Lettre de Stendhal
à Balzac, 1840
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A propos de Stendhal, voir aussi sur ce site : 1. Une présentation du Rouge et le noir, 1830 ; 2. Une biographie de l'écrivain |
Portrait de Balzac en moine. Louis Boulanger, 1837.
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Dans la Revue
Parisienne, du 25 septembre 1840, Balzac publie un
très long et très élogieux article sur La Chartreuse de Parme
intitulé "Etudes sur M. Beyle".
Il y spécifie, entre autres, ceci : "Si j'ai tant tardé, malgré son importance, à parler de ce livre, croyez qu'il m'était difficile de conquérir une sorte d'impartialité. Encore ne suis-je pas certain de la garder, tant à une troisième lecture, lente et réfléchie, je trouve cette oeuvre extraordinaire. [...] M. Beyle a fait un livre où le sublime éclate de chapitre en chapitre. Il a produit, à l'âge où les hommes trouvent rarement des sujets grandioses et après avoir écrit une vingtaine de volumes extrêmement spirituels, une oeuvre qui ne peut être appréciée que par les âmes et par les gens vraiment supérieurs. Enfin, il a écrit Le Prince moderne, le roman que Machiavel écrirait, s'il vivait banni de l'Italie au dix-neuvième siècle." L'enthousiasme mais aussi les restrictions que contient cet article (dont on peut lire l'intégralité, p. 481, de La Chartreuse de Parme, disponible sur Gallica) incitent Stendhal à lui répondre, dans une longue lettre qui nous apprend à la fois comment il a travaillé ce roman, mais aussi comment il convient, à l'encontre de ce que fait, en partie, Balzac, de ne pas lui chercher de clés. |
Portrait de Stendhal en costume de consul. S. Valeri, vers 1835-1836.
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Civita-Vecchia, 30 octobre 1840 A M. H. de Balzac à Paris. J'ai été bien surpris, hier soir, monsieur. Je pense que jamais personne ne fut traité ainsi dans une Revue, et par le meilleur juge de la matière. Vous avez eu pitié d'un orphelin abandonné au milieu de la rue. Rien de plus facile, monsieur, que de vous écrire une lettre polie, comme nous savons faire vous et moi. Mais comme votre procédé est unique, je veux vous imiter et vous répondre par une lettre sincère. Recevez mes remerciements des conseils encore plus que des louanges. |
Civita-Vecchia
: petite ville italienne, au nord-ouest de Rome dù Stendhal
est consul de France depuis 1830.
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J'ai lu la Revue hier soir, et ce matin j'ai réduit à quatre ou cinq pages les cinquante-quatre premières pages que vous poussez dans le monde. Je dois vous avouer, cependant, que j'éprouvais la jouissance la plus vive en écrivant ces pages ; je parlais de choses que j'adore, et je n'avais songé à l'art de faire un roman. | ||||
Je pensais n'être pas lu avant 1880 ;
j'avais renvoyé à cette époque les
jouissances de l'imprimé. Quelque ravaudeur
littéraire, me disais-je, fera la découverte des
ouvrages dont vous exagérez si étrangement le
mérite. Votre illusion va bien loin ; par exemple,
Phèdre. Je vous avouerai que j'ai été
scandalisé, moi, qui suis cependant assez disposé
pour l'auteur. Puisque vous avez pris la peine de lire trois fois ce roman, je nourris le projet de vous faire bien des questions à la première rencontre sur le boulevard. |
Phèdre (Racine)
: Balzac affirmait dans son article que l'héroïne
de Stendhal, la Sanséverina, était un personnage
égal, sinon supérieur, à
celui de Racine.
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1° Est-il permis d'appeler Fabrice notre héros
? Il s'agissait de ne pas répéter si souvent le
mot Fabrice. 2° Faut-il supprimer l'épisode de Fausta, qui est devenu bien long en le faisant ? Fabrice saisit l'occasion qui se présente de démontrer à la duchesse qu'il n'est pas susceptible d'amour. Les cinquante-quatre premières pages me semblaient une introduction gracieuse. J'avais trop de plaisir, j'en conviens, à parler de ces temps heureux de ma jeunesse. J'eus bien quelques remords en corrigeant les épreuves ; mais je songeais aux premiers demi-volumes, si ennuyeux, de |
"Les
cinquante-quatre premières pages": Balzac estimait que
Stendhal aurait dû commencer par la bataille de Waterloo et
supprimer l'introduction sur Milan.
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Walter Scott, et au préambule si
long de la divine Princesse
de Clèves. J'ai fait quelques plans de romans, je ne saurais en disconvenir, mais faire un plan me glace. Plus ordinairement, je dicte vingt-cinq ou trente pages; puis, lorsque le soir arrive, j'ai besoin d'une forte distraction ; le lendemain matin, il faut que j'ai tout oublié. En lisant les trois ou quatre dernières pages du chapitre de la veille, le chapitre du jour me revient. Mon malheur ici, c'est que rien n'excite la pensée ; quelle distraction puis-je trouver au milieu des cinq mille marchands de Civita-Vecchia? Il n'y a là de poétique que les douze cents forçats : impossible d'en faire ma société. Les femmes n'ont qu'une seule pensée : celle de trouver le moyen de se faire donner un chapeau de France par leur mari. |
Walter
Scott : écrivain anglais (1771-1832) qui est un
modèle pour tous les romanciers français du
début du XIXe siècle,
Balzac en particulier.
La Princesse de
Clèves : roman de Madame de La Fayette
(1634-1693) paru en 1678.
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J'abhorre le style contourné, et je
vous avouerai que
bien des pages de La
Chartreuse ont été
imprimées sur la dictée originale. Je dirai comme
les enfants : je n'y retournerai plus. Il y eut soixante ou
soixante-dix dictées ; j'étais pressé
par les idées ; j'égarai tout le morceau de la
prison, que je fus obligé de refaire ; mais que vous font
ces détails ? Je crois que depuis la destruction de la cour, en 1792, la part de la forme devient plus mince chaque jour. Si M. Villemain, que je cite comme le plus distingué des académiciens, traduisait La Chartreuse en français, il lui faudrait trois volumes pour exprimer ce que l'on a donné en deux. La plupart des fripons étant emphatiques et éloquents, on prendra bientôt en haine le ton déclamatoire. A dix-sept ans j'ai failli me battre en duel pour la cime indéterminée des forêts de M. de Chateaubriand, qui comptait beaucoup d'admirateurs au sixième de dragons. Je n'ai jamais lu la Chaumière indienne; je ne puis souffrir M. de Maistre ; mon mépris pour La Harpe va jusqu'à la haine. Voilà sans doute pourquoi j'écris mal : c'est par amour exagéré pour la logique. |
Villemain
(1790-1870) : universitaire, académicien et homme
politique. Il est depuis 1839, ministre de l'Instruction publique. La
référence est ici ironique.
La
Chaumière indienne : roman de Bernardin de
Saint-Pierre (1737-1814) publié en 1808.
Joseph de Maistre (1753-1821) : écrivain et homme politique.
La Harpe (1739-1803) : a rédigé un cours de
littérature.
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Mon Homère, ce sont les
mémoires du maréchal Gouvion Saint-Cyr. Montesquieu
et les Dialogues des
morts de Fénelon me semblent bien
écrits ; il n'y a pas quinze jours que j'ai
pleuré en relisant Aristonoüs,
ou l'Esclave d'Alcine. Excepté madame de Murdauff et ses compagnons, quelques romans de George Sand, et des nouvelles écrites dans les journaux par M. Soulié, je n'ai rien lu de ce que l'on a imprimé depuis trente ans. Je lis souvent l'Arioste dont j'aime les récits. La duchesse est copiée du Corrège (c'est-à-dire produit sur mon âme le même effet que le Corrège). Je vois l'histoire future des lettres françaises dans l'histoire de la peinture. Nous en sommes aux élèves de Pierre de Cortone, qui travaillait vite et outrait les expressions, comme madame Cottin qui fait marcher les pierres de taille des îles Borromées. En composant La Chartreuse pour prendre le ton, je lisais chaque matin deux ou trois pages du Code civil, afin d'être toujours naturel; je ne veux pas, par des moyens factices, fasciner l'âme du lecteur. Ce pauvre lecteur laisse passer les mots ambitieux, par exemple, le vent qui déracine les vagues ; mais ils lui reviennent après l'instant de l'émotion. Je veux que si le lecteur pense au comte Mosca, il ne trouve rien à rabattre. Je vais faire paraître au foyer de l'Opéra, Rassi et Riscara, envoyés à Paris comme espions, après Waterloo, par Ranuce-Ernest IV. Fabrice, revenant d'Amiens, remarquera leur regard italien et leur milanais serré, que ces observateurs ne croient compris de personne. |
Gouvion
de Saint-Cyr (1764-1830) : militaire, maréchal d'Empire, il
occupe des postes importants sous la Restauration.
Fénelon (1651-1715), Aristonoüs,
ou l'Esclave d'Alcine est une de ses Fables
destinées à l'éducation du dauphin
(petit fils de Louis XIV) dont il fut le précepteur.
Pierre de Cortone : peintre italien de la Renaissance
Madame Cottin (1770-1807) écrivain français,
relativement célèbre en son temps.
Le Corrège (Antonio Allegri) peintre de la Renaissance. Pour voir
ses peintures.
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Tout le monde me dit qu'il faut annoncer les
personnages, que La
Chartreuse ressemble à des mémoires,
et que les personnages paraissent à mesure qu'on en a
besoin. Le défaut dans lequel je suis tombé me
semble fort excusable, n'est-ce pas la vie de Fabrice qu'on
écrit ? Impossible de faire disparaître
entièrement le bon abbé Blanès ; mais
je le réduirai. Je croyais qu'il fallait des personnages ne
faisant rien et seulement touchant l'âme du lecteur, et
ôtant l'air romanesque. Je vais vous sembler un monstre d'orgueil. Quoi ! dira votre sens intime, cet animal-là, non content de ce que j'ai fait pour lui, chose sans exemple dans ce siècle, veut encore être loué sur le style ! Mais il ne faut rien cacher à son médecin. Souvent je réfléchis un quart d'heure pour placer un adjectif avant ou après son substantif. Je cherche à raconter avec vérité et avec clarté ce qui se passe dans mon coeur. Je ne vois qu'une règle : être clair. Si je ne suis pas clair, tout mon monde est anéanti. |
Balzac
était d'avis que le personnage de l'abbé
Blanès était tout à fait inutile
"Ainsi l'ouvrage ne perdrait rien à ce que l'abbé
Blanès disparût complètement."
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Je veux parler de ce qui se passe au fond de
l'âme de Mosca, de la duchesse, de Clélia ; c'est
un pays où ne pénètre guère
le regard des enrichis, comme le latiniste, directeur de la Monnaie, M.
le comte Roy, etc., etc. ; le regard des épiciers, des bons
pères de famille, etc. Si, à l'obscurité de la chose, je joins les obscurités du style de M. V..., de madame S..., etc. (supposé que j'eusse le rare privilège d'écrire comme ces coryphées du beau langage) ; si je joins à la difficulté du fond les obscurités de ce style vanté, personne absolument ne comprendra la lutte de la duchesse contre Ernest IV. |
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Le style de M. de C... et de M. V... me semble
dire : 1° Beaucoup de petites choses agréables, mais inutiles à dire (comme le style d'Ausone, de Claudien, etc.). 2° Beaucoup de petites faussetés agréables à entendre. A mesure que les demi-sots deviennent plus nombreux, la part de la forme diminue. Si La Chartreuse était traduite en français à la mode, par madame Sand, son succès serait assuré ; mais, pour exprimer ce qui se trouve dans les deux volumes actuels, il lui en eût fallu également trois ou quatre. Pesez cette excuse. |
Ausone
(309-394) poète et écrivain latin de
l'Antiquité tradive.
Claudien (Ve siècle) :
poète latin
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Le demi-sot tient par dessus tout aux vers de
Racine, car il comprend ce que c'est qu'une ligne non finie. Mais tous
les jours le vers devient une moindre partie du mérite de
Racine. Le public, en se faisant plus nombreux, moins mouton, veut un
plus grand nombre de petits faits vrais sur une passion, une situation
de vie. Combien Voltaire, Racine, etc., tous enfin, excepté Corneille, ne sont-ils pas obligés de faire des vers chapeaux pour la rime. Eh, bien, ces vers occupent la place qui était due légitimement à de petits faits vrais. Dans cinquante ans, M. Bignan, ou les Bignans de la prose, auront tant ennuyé avec des productions élégantes et dépourvues de tout autre mérite, que les demi-sots seront en peine ; leur vanité voulant toujours qu'ils parlent de littérature et qu'ils fassent semblant de penser, que deviendront-ils quand ils ne pourront plus s'accrocher à la forme ? Ils finiront par faire leur dieu de Voltaire. Le même esprit ne dure que deux cents ans ; en 1978, Voltaire sera Voiture ; mais le Père Goriot sera toujours le Père Goriot. Peut-être les demi-sots seront-ils tellement peinés de n'avoir plus leurs chères règles à admirer, qu'il est fort possible qu'ils se dégoûtent de la littérature et se fassent dévots. Tous les coquins politiques ayant un ton déclamatoire et éloquent, l'on en sera rassasié en 1880. Alors peut-être, on lira La Chartreuse. |
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Je le répète, la part de
la forme devient plus mince chaque jour. Voyez Hume. Supposez une
Histoire de France, de 1780 à 1840,
écrite avec le bon sens de Hume; on la lirait,
fût-elle écrite en patois. La Chartreuse est
écrite comme le Code
civil ; je vais corriger le style puisqu'il vous blesse ;
mais je serai bien en peine. Je n'admire pas le style à la
mode, il m'impatiente. Je vois des Claudien, des
Sénèque, des Ausone. On me dit depuis un an qu'il
faut quelquefois délasser le lecteur en décrivant
le paysage, les habits... Ces choses m'ont tant ennuyé chez
les autres ! J'exagèrerai. Quant au succès contemporain, auquel je n'aurais pas songé sans la Revue parisienne, il y a bien quinze ans que je me suis dit : "Je deviendrais un candidat pour l'Académie si j'obtenais la main de mademoiselle Bertin (auteur de la musique d'un opéra, Esméralda, paroles de Victor Hugo) qui me ferait louer trois fois la semaine." Quand la société ne sera plus tachée d'enrichis grossiers, prisant avant tout la noblesse, justement parce qu'ils sont ignobles, elle cessera de fléchir le genou devant le journal de l'aristocratie. Avant 1793, la bonne compagnie était la vraie juge des livres. Maintenant elle rêve le retour de 93, elle a peur, elle ne saurait plus juger. Voyez le catalogue qu'un petit libraire, près Saint Thomas d'Aquin, prête à la noblesse, sa voisine. C'est l'argument qui m'a le plus convaincu de l'impossibilité de plaire à ces peureux, hébétés par l'oisiveté. |
Hume
(1711-1776) : philosophe anglais
Louise Bertin (1805-1877) : fille du directeur-fondateur du Journal des Débats,
proche des Orléanistes ; amie d'Hugo, musicienne que
Berlioz, Liszt, Meyerbeer appréciaient.
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Je n'ai point copié M. de Metternich,
que je n'ai pas vu depuis 1810, à Saint-Cloud, quand il
portait un bracelet des cheveux de C... M...., si belle alors. Je n'ai
nullement regret à tout ce qui ne doit pas arriver, je suis
fataliste et je me cache. Je songe que j'aurai peut-être
quelque succès vers 1860 ou 80 ; alors on parlera bien peu
de M. de Metternich, et encore moins du petit prince. Qui
était le premier ministre d'Angleterre du temps de Malherbe
? Si je n'ai pas le malheur de tomber sur Cromwell, je suis
sûr de l'inconnu.
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Balzac
développait l'idée que Metternich (important
homme politique autrichien, 1773-1859) était le
modèle du comte Mosca, amoureux de la Sanseverina.
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La mort nous fait changer de rôle avec
ces gens-là ; ils peuvent tout sur nos corps pendant leur
vie ; mais à l'instant de la mort, l'oubli les enveloppe
à jamais. Qui parlera de M. de Villèle, de M. de
Martignac dans cent ans ? M. de Talleyrand lui-même ne sera
sauvé que par ses Mémoires s'il en laisse de
bons, tandis que le Roman
comique est aujourd'hui ce qu'il sera en 1980. C'est
Scarron qui fait connaître le nom de Rotschild de
son temps, M. de Montauron, qui fut aussi, moyennant cinquante louis le
protecteur de Corneille.
Vous avez bien senti, monsieur, avec le tact d'un homme qui a agi, que La Chartreuse ne pouvait pas s'attaquer à un grand Etat, comme la France, l'Espagne, Vienne, à cause des détails d'administration. Restaient les petits princes d'Allemagne et d'Italie. Mais les Allemands sont tellement à genoux devant un cordon, ils sont si bêtes ! J'ai passé plusieurs années chez eux, et j'ai oublié leur langue par mépris. Vous verrez bien que mes personnages ne pouvaient être Allemands. Si vous suivez cette idée, vous trouverez que j'ai été conduit par la main à une dynastie éteinte, à un Farnèse le moins obscur de ces éteints, à cause des généraux ses grands pères. Je prends un personnage de moi bien connu ; je lui laisses les habitudes qu'il a contractées dans l'art d'aller tous les matins à la chasse du bonheur ; ensuite, je lui donne plus d'esprit. Je n'ai jamais vu madame Belgiojoso. Rassi était Allemand ; je lui ai parlé deux cents fois. J'ai appris le prince pendant mes séjours à Saint-Cloud, en 1810 et 1811. |
Villèle,
Martignac, Talleyrand : hommes politiques de la première
moitié du XIXe siècle.
Scarron (1610-1660) : écrivain et poète du XVIIe
siècle et auteur du Roman
comique, paru en 1651-57.
Madame Belgiojoso : Cristina Trivulzio, princesse de Belgiojoso (1808-1871), femme de lettres italienne. Son patriotisme anti-autrichien l'obligea à se réfugier en France après 1831, où son salon parisien fut le refuge de compatriotes exilés et d'hommes en vue. Saint-Cloud : résidence préférée de Napoléon Ier. |
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Ouf ! J'espère que vous aurez lu cette épître en
deux fois. Vous dites, monsieur, que vous ne savez pas l'anglais ; vous
avez à Paris le style bourgeois de Walter Scott, dans la prose
pesante de M. D..., rédacteur des Débats. La prose de
Walter Scott est inélégante et surtout
prétentieuse. On voit un nain qui ne veut pas perdre une ligne
de sa taille.
Cet article étonnant, tel que jamais écrivain ne le reçut d'un autre, je l'ai lu, j'ose maintenant vous l'avouer, en éclatant de rire. Toutes les fois que j'arrivais à une louange un peu forte, et j'en rencontrais à chaque pas, je voyais la mine que feraient les amis en le lisant. J'écris si mal, quand j'écris à un homme d'esprit, mes idées sont réveillées si rapidement, que je prends le parti de faire transcrire ma lettre. |